"Or, pour le numérique, il n'y a pas d'art, ni même de formes sensibles propres à un matériau ou à un instrument. Le numérique opère non pas sur du "n'importe quoi", mais sur du "moins que rien"."

Edmond Couchot et Norbert Hilliaire, L'art numérique, Paris, Flammarion, 2003

3 avril 2012

Masaki (Fujihata), Impressing velocity, 1993

Impression Velocity
1992
Masaki Fujihata

Fiche technique de l’œuvre:

Support : Vidéo/GPS
Production : Inconnue
Diffusion : Musée
Packaging : Aucun
Nombre d'exemplaire : Inconnu
Présence de date : 1992
Présence de signature : Non
Visibilité sur internet : Extrait sur Youtube
Condition de diffusion et d'exposition : Installation
Durée estimée : Aucune, le spectateur est le seul responsable de la durée
Langue d'origine : Japonais

Présentation :
Masaki Fujihata est née en 1956 à Tokyo. C'est un artiste contemporain reconnu pour ces installations vidéo. Dès le début des années 80, il crée des images de synthèse (Mandala en 1983).
Cette œuvre fait partie de la série des Field Works, 1992-2005. Dans ce travail il donne des vues du mont Fuji construites à partir de l'enregistrement de son ascension.A l'aide d'un GPS, d'une mini camera,  et d'un mini PC. L'image marque le déplacement de l'observateur et la trajectoire est représentée par le fil de fer tridimensionnel collecté grâce au GPS. Chaque point de se fil de fer est lié à une vidéo/image reliant un moment de l'ascension (duré d'une minute précisément).
Cette œuvre a certaine référence le temps, non pas le temps qui passe, mais la représentation du temps, ça trace. Ce ne sont pas des vidéo continues, il arrête la camera lorsqu'il a fait sa minute, il prend seulement des séquences lors desquelles il fait un seul plan, on pourrait le rapprocher avec une vidéo réalité. Par son œuvre il se différencie du cinéma, son œuvre proposé une vue éclaté de son expérience, chose impossible au cinéma, ce qui laisse au spectateur la liberté de choisir l'ordre de visionnage qu'il souhaite. Si Masaki Fujihata fait référence à L'homme à la camera avec le style "machine œil", il s'en écarte radicalement en renonçant au montage vidéo. Les images tremblent, s'entrecroisent, restent de travers qui donne encore de la distance au cinéma ou encore à un documentaire classique.
Dans une interview, on demande a Masaki Fujihata pourquoi avoir fait ça, il a tout simplement répond: "Il existe le GPS" "Mon imagination a fait le reste".

Ce que produit Masaki depuis une trentaine d'années est très diverse : il c'est classé parmi les artistes des nouveaux médias, mais pas d'un médium particulier. Jean Louis Boissier rappelle qu’"Il ne s'agit pas de faire un art de nouveaux médias, ni de mettre des nouveaux médias dans l'art. Il s'agit de faire des Nouveaux médias en artistes, être artiste en nouveaux médias".
Pour cité Masaki : "Je voie l'art des médias non pas tant comme celui qui "utilise" les nouveaux medias mais comme une créativité appliqué à fabriqué ces médias". 

Hugo Van Eycken, 2011-2012

2 avril 2012

Achour (Boris), Confettis, 1997

Confettis
1997
Boris Achour

Fiche technique de l’œuvre:
Support : Vidéo - Sous forme d’un betacam numérique (un DVD d’exposition est tiré de ce betacam pour tourner dans le lecteur d’exposition)
Production : Inconnue
Diffusion : Musée national d'art moderne, Centre Pompidou
Packaging : Aucun
Nombre d'exemplaire : Inconnu
Présence de date : 1997
Présence de signature : Non
Visibilité sur internet : http://vimeo.com/2696056
Condition de diffusion et d'exposition : ras
Durée estimée : 3 min 30
Langue d'origine : Français 

Présentation :
Boris Achour est un artiste français né à Marseille en 1966. Il a étudié l'art à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, où il a reçu un diplôme en 1991.
Il s’est fait connaître à partir de 1993 lorsqu’il réalisait ce qu’il appelle des "actions-peu". Son activité artistique se présente sous forme de gestes poétiques, souvent éphémères, réalisés dans la rue avec des éléments trouvés sur place et qui provoquent la réaction des citadins. Il pose une chaise sur un pont, aligne des pigeons, fixe des sacs en plastique à une bouche d'aération du métro. Ces actions font figure d’énigmes dans l’espace urbain. Ses premières réalisations ont été photographiées et présentées sous forme de diaporama. Puis à partir de 1995, elles ont été filmées en vidéo. Dans son travail, il utilise la vidéo, mais aussi la sculpture, le dessin et la peinture. Il réalise également des installations et des performances.

Description & analyse:
La première séquence débute sur un passage piéton. La caméra, à hauteur d’épaule, nous invite à suivre Boris Achour qui avance dans un espace urbain en jetant des confettis sur les personnes autour de lui. Il suit des passants dans la rue, se poste à la sortie métro pour attendre les passagers, puis se faufile entre les voitures, tout en continuant de lancer des confettis qu’il filme. La plupart des passants manifestent peu d’émotion et ne répondent pas vraiment à sa proposition d'amusement provoquée par ce geste. À la fin de la vidéo, Boris Achour envoie des confettis sur des choses ou formes inanimées : un mannequin dans une vitrine, une voiture sans passager, un pigeon, un graffiti sur un mur.
Tout comme ces "Actions peu", il utilise là aussi un matériau pauvre, son intervention est minimale et apporte une dimension esthétique inattendue dans le milieu urbain. Les confettis qui sont normalement liés aux fêtes, sont en décalage avec les réactions ambiantes : la pluie de confettis ne provoque pas de réaction particulière sur les passants, ceci semble même perturbant, dérangeant. L’artiste cherche simplement à effleurer et troubler notre attention en nous montrant d’une façon ironique et décalée les habitudes et attitudes qui accompagnent les joies liées aux fêtes au sein de notre société. Au final, nous ne savons pas très bien ce qu’il cherche à fêter, tout seul derrière sa caméra. Il s’agit donc d’être un support à l’imaginaire, à la réflexion et à l’interrogation sur sa présence. 
À première vue, on pourrait se dire que sa volonté de filmer une telle action n’a pas un grand intérêt et n’est en rien spectaculaire, mais il s’agit pourtant d’une intervention urbaine ludique et légère qui tente de façon ironique de faire descendre l'art dans la rue. Il intervient alors de façon éphémère sur l'objet, sur son déplacement et questionne l’ordre et désordre qui façonne notre quotidien. 

Citation de Boris Achour à propos de l’acte d’enregistrer cette performance : "J’avais choisi de filmer en vue subjective à la fois par simplicité mais aussi parce que la caméra m’offrait une certaine protection. Je ne suis pas certain que les réactions auraient été les mêmes si j’avais jeté des confettis au visage des passants en dehors de toute période festive sans les fixer avec une caméra…" Cette façon de filmer la caméra à l'épaule est une manière de tenir une distance entre celui qui filme et ceux qui sont filmés. La caméra joue un rôle protecteur pour l’artiste et exclue presque les personnes filmées.

Pour cet artiste, la relation de l’œuvre au spectateur est également une donnée très importante. Seconde citation de Boris Achour : "Je ne crois pas que l’art dépende uniquement ni même essentiellement de son contexte de monstration ou d’apparition mais plutôt des effets qu’il peut générer" Il ne se soucie pas de voir si on perçoit son travail comme de l’art ou non, ceci lui est complètement égal. Ce qui l’intéressait dans Confettis, c’était justement cette rencontre entre une œuvre et son spectateur et ce que celle-ci pouvait produire.

Voici encore une citation de l'artiste concernant la place du spectateur dans son œuvre : "Je voulais que la relation au spectateur se joue dans le présent, au moment où je faisais les choses dans la rue, et dans le peu de vie qu’elles avaient à vivre, mais aussi que cette relation puisse exister plus tard, sous une autre forme. Et les deux moments d’existence des œuvres avec leurs deux types d’appréhension m’importaient tout autant. Je n’ai jamais pensé la rue contre la galerie, mais comme un espace qui offrait des caractéristiques plastiques, spatiales, sociales qui m’intéressaient à ce moment-là"
Le spectateur qui regarde cette vidéo dans un musée semble alors adopter le regard de l’artiste puisque c’est ce dernier qui porte la caméra, au niveau du regard (filmé en caméra subjective) Je cite une nouvelle fois l’artiste : "Je voulais dire que je portais la caméra et qu'elle reflétait/remplaçait/redoublait mon regard et ma position (subjectivité)" Ici, l’artiste est l’opérateur et ne fait pas appel à un tiers. La vidéo permet de retransmettre l’acte de jeter des confettis, en projetant le spectateur de la vidéo dans l’action à travers le regard même de l’artiste, "comme si nous y étions".

Vallet Leslie,
2011-2012


1 avril 2012

Benayoun (Maurice), Les quarx, 1991

Les Quarxs, le Spiro Thermophage 
1993
Maurice Benayoun

Fiche technique de l'œuvre:
Support: Vidéo
Production: Z-A Production
Diffusion: France 3 et Canal+
Packaging: Aucun
Nombre d'exemplaire: 12
Présence de date: Non
Présence de signature: Non
Visibilité sur internet: http://www.youtube.com/watch?v=eCY89qsvewA
Condition de diffusion et d'exposition: 
Durée estimée: 3min
Langue d'origine: Français.

Présentation de l'œuvre:
Les Quarxs est la première série française, réalisée en image de synthèse 3D haute définition et 35mm,  créée par Maurice Benayoun en collaboration avec le dessinateur de bandes dessinées François Schuiten et de l'écrivain Benoît Peeters, et également produite par Z-A Production. Elle a été diffusée en 1991 sur Canal+ et rediffusée en 1993 sur France 3, et surtout dans plus d'une dizaine de pays différents. Cette série forme un ensemble de 12 épisodes (initialement il en était prévu 104) de 3 minutes.
     Ces épisodes présentent les découvertes d’un obscur chercheur en cryptobiologie comparée : des êtres vivants imaginaires défiant les lois de la nature telles que la physique, la biologie, l’optique 3D. Ces êtes portent des noms bizarres comme Elasto Fragmentoplast, Spyro Thermophage, Spatio Striata, Polymorpho Proximens, Mnémochrome, Electricia… On peut y entendre une voix off, qui est celle d’Alain Dorval, le comédien français très connu pour être la voix française de Sylvester Stallone dans les films et dans les Guignols de l’Info.
      Les Quarxs seraient, selon l'auteur, la seule explication définitive de l'imperfection du monde. Ils expliqueraient tous les incidents qui viennent perturber notre quotidien. Par exemple, c’est le Spiro-Thermophage (que j’ai choisi de présenter) qui expliquerait tous nos problèmes de plomberie, l’Elasto Fragmentoplast qui serait responsable des objets cassés de façons inexplicables, l’Electricia qui provoquerait des incidents sur nos circuits électriques.
C’est donc une série surréaliste, et assez comique grâce au ton scientifique qui fait penser au documentaire. 

Laurine Vallon